Rencontre avec l’autrice Sophie Chabanel (classe de 4eme 3)

Dans le cadre de leur projet d’écriture de nouvelles noires et vertes (polar et écologie), les élèves de 4eme 3 ont rencontré le vendredi 15 novembre l’autrice lyonnaise Sophie Chabanel qui écrit des ouvrages pour la jeunesse et des polars .

Au CDI, dans un échange convivial Sophie Chabanel a présenté son métier d’écrivain et interroge les élèves sur la question : « Qu’est-ce qui fait qu’on devient écrivain ? »

Les élèves proposent l’envie d’écrire, de partager des convictions ou son savoir. 

Sophie Chabanel précise que l’envie de lire existe avant tout ; lire peut bouleverser. Ecrire apporte du plaisir : adolescente, elle prenait plaisir à écrire ses rédactions, des lettres à ses amoureux ou des lettres à des journaux .

Quand on écrit tous les jours, régulièrement, on en profite pour dire ses pensées, on s’autorise à partir d’un fait pour élargir à des émotions et des sentiments, des réflexions.

Un des premiers plaisirs de l’écriture est de ne pas savoir où l’on va ; on se laisse guider par la plume ; on est dans la spontanéité .

Sophie Chabanel propose alors une phrase d’Aragon aux élèves : « On pense à partir de ce qu’on écrit »  et pas le contraire.

Ecrire c’est aller à l’aventure ; quand un auteur écrit, il cherche à séduire ; mais écrire demande du boulot ! Il faut dépasser le premier jet : retoucher son texte, enlever les passages ennuyeux, retravailler les mots, peaufiner. Elle prend pour exemple un personnage de « La peste », de Camus, qui, pendant longtemps, bute sur sa première phrase.

Un des matériaux de l’écriture est la vraie vie, les histoires personnelles.Souvent le premier ouvrage d’un auteur est autobiographique, car c’est le plus évident. Mais il existe d’autres matériaux : les rêves, les livres des autres et l’imagination .

Pour Sophie Chabanel, il y a une « étincelle de départ» qui donne envie. Pour ses personnages, elle ne part pas de personnages réels, existants ; elle met beaucoup d’imagination dans la création de chaque personnage.

La démarche d’écriture peut différer selon les écrivains. Certains font au préalable des recherches, élaborent des fiches sur des personnages, des lieux. Ils savent avant même la rédaction ce que contiendra chaque chapitre. Tout est planifié .

A l’inverse, des auteurs se laissent porter, sans trop savoir où les mènera l’écriture .

Entre ces deux extrêmes , il y a une démarche intermédiaire.

Sophie Chabanel, au départ, a dans sa besace des personnages ou des « trucs »  amusants. Mais cela ne suffit pas, il faut avoir une histoire à raconter, un fil conducteur. A l’avance, elle réfléchit, chapitre par chapitre. Ainsi la notion de contrainte est aidante .

Concrètement pour écrire un livre soit l’auteur l’écrit à la main dans des cahiers (le texte s’appellera manuscrit), soit à l’ordinateur(le texte s’appellera tapuscrit).

Sophie Chabanel aime écrire à la main, car cela lui permet une meilleure mémorisation. Une fois, le texte manuscrit, il est saisi à l’ordinateur et envoyé aux éditeurs. Chez les éditeurs, une personne chargée de la lecture le lit et une décision de publication est prise ou non..

Mais le travail de l’éditeur ne s’arrête pas à la première version : des corrections sont faites , sur la ponctuation , l’orthographe par un correcteur. L’éditeur demande parfois à l’auteur de retravailler certains passages : enrichir, abréger ou préciser , par exemple.

Pour ce qui est de la couverture du livre, c’est l’éditeur qui choisit.

Alors le livre peut être mis en vente en librairie. L’auteur perçoit environ 8 % du prix du livre. Le reste rémunérera l’éditeur, le libraire, l’imprimeur, le livreur.

Sophie Chabanel montre alors aux élèves des cahiers manuscrits, avec des passages retravaillés et des tapuscrits .

Pour écrire un livre, il faut à Sophie Chabanel au moins un an. Elle a écrit 13 livres dont 11 ont été publiés .

Les élèves ont lu « Comment j’ai (un peu ) sauvé le monde » chez Bayard et des polars « La griffe du chat » , « La tragédie du chat », « Le blues du chat », « L’emprise du chat », aux éditions du Seuil, en poche. 

Sophie Chabanel encadrera, en décembre et janvier, l’atelier d’écriture qui amènera les élèves à créer des nouvelles noires et vertes !